Souvenirs souvenirs

Voilà, c'est "oa" voire "oâ". Les Brestois ont aussi la particularité de parler très vite. Je crois qu'il sont ceux qui ont le débit de parole le plus rapide en France.

Allez, une fois n'est pas coutume, je vais prendre une vidéo "officielle" du FC Nantes tournée à l'occasion des 75 ans du club. Ce qui est frappant, c'est l'hommage (mérité) rendu à Henri Michel par ses anciens partenaires : on dit souvent que les éloges sont trop marqués mais la vidéo est antérieure à son décès...
Henri Michel

On sent quil ta marqué ce joueur. Cest Beau

eh oui, on devient sentimental avec l'âge . Pour ceux qui n'ont pas connu le joueur et même si "comparaison n'est pas raison", il faut imaginer un "Clément Grenier XXL". Similitudes: élégance, clairvoyance, qualité de frappe de balle...Pourquoi XXL? Henri Michel était le capitaine, le meneur de jeu  (parfois buteur: 6 à 8 buts par saison) d'une équipe qui a rivalisé pendant une décennie avec les Verts des années 70: un peu comme si Grenier était le boss d'une équipe (je vous laisse choisir!) qui rivaliserait avec le PSG sur plusieurs saisons...

Un grand joueur disparaît. Il aura marqué le football des années 70 et comme le dit Jakez la rivalité entre les canaris et les verts. 

http://www.sofoot.com/bob-marley-henri-michel-et-moi-455149.html



Merci So Foot 

merci IGGY: collector ça !

Le physique Du Mec en bleu!

1988 JeanClaude Pichon/LÉquipe
Il y a trente ans, le Sporting terminait cinquième de D 1, le meilleur classement de son histoire. Grâce à une joyeuse bande et à une défense redoutable – la plus hermétique cette saison-là, qui faisait régner sa loi au stade Mayol.

« Ils sont fous, ils sont fous, ils veulent me tuer ! » Milieu international de Bordeaux, le joueur épouvanté se met subitement à courir vers son banc en hurlant, les yeux révulsés, et demande à quitter immédiatement le terrain. Laurent Paganelli, qui assiste à la scène, n’en peut plus. Les larmes lui coulent. Après cinq saisons passées au Sporting Club de Toulon (1983-1988), l’ancien prodige stéphanois a tout vu et tout entendu sur cette pelouse de Mayol, transformée en zone de non-droit depuis des années par des défenseurs intraitables, rugueux et rusés, formés à la rude école Courbis, quand ce dernier portait encore (1982-1985) le maillot jaune et bleu. Le Girondin en sera quitte pour une grosse frayeur. L’opération déstabilisation venait, une fois de plus, de fonctionner.
Lors de la saison 1987-1988, le Sporting va réaliser un Championnat de haut vol grâce entre autres à des innovations tactiques, terminer cinquième – la meilleure place jamais obtenue par le club – et remporter le titre de la défense la moins perméable avec seulement 26 buts encaissés, en s’appuyant sur des papys flingueurs passés maîtres dans l’art de l’intimidation pendant, mais aussi… avant le match, dans le couloir d’accès au terrain, où les gifles de bienvenue volaient assez haut. « Moi j’ai vu la métamorphose de certains joueurs dans ce tunnel, se souvient Alain Bénédet, attaquant et observateur privilégié de ce conditionnement particulier. On appelait ça la motivation de la gagne. On savait rigoler, mais sur un terrain on était des tueurs. Et tout ça on le doit à Rolland, qui a été le dynamiseur de ce groupe et qui lui a donné une âme. »
Parfois, les spectateurs participaient au spectacle. « Les supporters passaient les mains à travers le grillage et soulevaient littéralement les joueurs adverses en les tirant par les cheveux, s’esclaffe Paga. J’en ai vu beaucoup décoller de quatre ou cinq centimètres… » Il s’agissait pourtant juste d’un amuse-bouche car, sur le terrain, la devise était : « personne ne passe », comme l’explique Jean-Louis Bérenguier, titulaire à tous les matches cette saison-là et maître d’œuvre avec Luigi Alfano et Roger Mendy – un roc – des opérations coup de poing : « On était chauds, c’est vrai. On disait de moi que j’étais méchant mais, avec Luigi, nous n’avons jamais blessé personne. On jouait dur, tout simplement. Comme Rolland quand il était encore joueur et pas encore notre entraîneur. De toute ma carrière, je n’ai jamais connu un gars aussi dur que lui. On était donc à bonne école. »
Bernard Lacombe, qui a affronté à plusieurs reprises le duo de choc varois, se souvient : « Les joueurs se plaignent aujourd’hui, mais quand vous aviez Bérenguier et Alfano qui vous couraient derrière, il fallait savoir sauter très haut… » À cette évocation, Luigi Alfano se marre doucement. « C’est vrai, on jouait un petit peu sur l’intimidation. Ce qu’on n’apprend pas forcément dans les centres de formation (rire). Bon, c’est sûr que si on faisait encore comme ça maintenant, il n’y aurait plus grand monde sur le ter- ►►
rain. À Toulon (voir encadré), on avait le même esprit que les rugbymen. Le public aimait ça. Des gars qui ne trichent pas dans l’engagement. Et puis moi aussi j’aimais bien ça ! »
Défendre avant tout. Par tous les moyens. Même ceux inavouables pour l’intéressé. Aujourd’hui, trente ans plus tard, la prescription étant de rigueur, « Paga », entre deux fous rires, peut se permettre de livrer quelques secrets : « Luigi, avant d’entrer sur le terrain, il mettait du Dolpic (du baume chauffant) sur ses mains et, sur le premier corner, il les plaçait sur les yeux de son adversaire. Le mec, il mettait quarante-cinq minutes avant de revoir le ballon (rire). Derrière, les gars avaient aussi une tactique au moment de l’engagement. Il fallait remettre en retrait sur Bérenguier. Jean-Louis faisait semblant de rater son contrôle et poussait le ballon cinq mètres devant lui, sur l’attaquant adverse, qui se précipitait. Luigi (Alfano) arrivait alors comme un fou et coupait le gars en deux. C’était ça la première tactique (rire). Après, tous les Toulonnais se ruaient sur l’arbitre pour l’empêcher de sortir le carton en arguant que c’était le début du match. En face, le gars, par terre, était déstabilisé et n’y revenait pas. C’était comme un passe-droit pendant une heure et demie. Luigi, c’était un phénomène. Il imitait parfaitement le sifflet de l’arbitre. Alors quand un attaquant partait en profondeur, Rolland, l’air de rien sur la touche, levait le bras et Luigi sifflait. L’attaquant s’arrêtait net. C’était à pleurer. Mais bon, il n’y avait pas que ça chez nous, il y avait aussi beaucoup de talent et un amalgame parfait. »
Pour expliquer cette osmose entre les joueurs et cet état d’esprit, Bernard Pardo fait référence à l’arrivée particulière de Courbis au poste d’entraîneur : « Pour moi, le détonateur se situe la saison précédente (1986-1987). À l’automne, on est derniers, décrochés. À la veille d’un match, je suis dans la chambre avec Onnis, Casoni et Roger Mendy, en train de jouer à la coinche. Quelqu’un vient nous dire qu’au bar de l’hôtel le coach, Paul Orsatti, parle avec certains joueurs. On sort de la chambre pour l'écouter. On entend Orsatti dire qu’il est difficile pour lui de faire l’équipe car la majorité des joueurs a été recrutée par Rolland, alors directeur sportif. Que les Argentins sont protégés par Onnis et que moi je joue parce que je suis proche de Rolland. Alors je m’approche du bar et je leur dis : “Continuez, ne vous gênez pas pour moi. On en reparlera demain.” J’appelle aussitôt Rolland pour lui demander d’être là le lendemain. Au repas, je prends la parole. J’explique ce que j’ai entendu et je dis à Rolland : “Dans la mesure où c’est toi qui as fait venir tout le monde, prends tes responsabilités et l’équipe.” Il se lève et dit : “O.K.” On a fini troisièmes des matches retour, on s’est sauvés et Rolland est resté entraîneur. Tout est parti de là. L’équipe avait retrouvé une âme. On était redevenus des guerriers. »
Courbis conserve le noyau dur de l’équipe. Un assemblage de gars du Sud et de joueurs revanchards, et tente quelques expériences tactiques. Défendre en avançant, « savoir faire la différence entre se faire dribbler et se faire éliminer », explique Courbis. « Tactiquement, on était exceptionnels » soutient Bérenguier. Courbis a également pensé à placer un droitier à gauche et un gaucher à droite. « L’idée m’est venue lors d’un match de water-polo au Cercle des Nageurs de Marseille. Les gars sur la gauche tiraient du droit et inversement. Je me suis dit : pourquoi ne pas le transposer sur un terrain de foot ? Cela changeait les angles et perturbait nos adversaires. C’est comme la défense à cinq en zone. Désolé, mais je suis le premier à l’avoir tentée. Un jour, dans Var-Matin, je regarde l’infographie d’un match concernant l’équipe de rugby de Toulon. Il y avait un gars, une sorte de libéro, juste derrière une ligne de quatre. Devant eux une autre ligne de quatre et un autre tout seul. Moi, je m’arrête à onze et je me dis : pourquoi ne pas le faire en foot ? Alors je l’ai tenté. Avec Bérenguier, Alfano, Roger Mendy, Casoni et Denizart ou Carvalho derrière, cela avait de la gueule. À chaque fois cela a emmerdé nos adversaires. Au milieu, il y avait Bénédet, Pardo, Zahoui et Ginola, et Joël Henry seul en pointe. Cette équipe nous a permis de terminer cinquièmes et meilleure défense. Avec le vingtième budget du Championnat. » « Rolland faisait des coups et avec nous, précise Bernard Casoni, cela a marché. Et puis, surtout, il savait sublimer ses joueurs. » Alors qu’il ne pensait pas poursuivre l’expérience sur le banc, cette saison réussie a permis au nouvel entraîneur varois de se « piquer au jeu et cela a duré près de trente ans ».
Outre ses visions tactiques, Courbis savait mieux que quiconque motiver ses joueurs. « Ses causeries d’avant-match étaient phénoménales, reprend Paga. Moi je les enregistrais sur un petit magnéto dans le vestiaire, juste pour les réécouter et me marrer. Toulon, c’est le seul club où j’étais content même sur le banc, car à côté de Rolland. En l’écoutant, je pleurais de rire. Là-bas, tu étais dans un film. Sans lui, rien de tout cela n’aurait existé. Il avait trouvé le bon cocktail et savait toucher les joueurs. Au bout de six mois, tout le monde parlait toulonnais ! Chacun dans son domaine était bon. Il nous a juste manqué un vrai avant-centre. Delio (Onnis) venait juste d’arrêter. Cette saison-là, elle fut diabolique. Pour nous mais aussi pour nos adversaires. Si tu savais le nombre de gars qui se blessaient dans la semaine avant de venir à Mayol… »
David Ginola, vingt ans à l’époque, aurait pu en témoigner mais n’a pu être joint. « Ils lui ont fait vivre l’enfer », résume Paga. « On l’a fait grandir », reprend Bérenguier. Comment ? « En le secouant un peu, précise Pardo. Il débutait et a pris quelques coups de pied au cul. On lui reprochait de nous apporter seulement 20 % de ce qu’il pouvait. Il était tellement doué. À l’entraînement il se promenait et en match il se regardait jouer. Il était beau, un vrai play-boy, on ne pouvait pas le balafrer (rire) donc on le secouait. »
Courbis s’est pour sa part un jour énervé auprès de celui qui n’était pas encore « el Magnifico » et lui a lancé : « Tu signes où tu veux : à Biba, à Cosmopolitain ou à Newlook, mais tu dégages si tu ne changes pas d’attitude. » Ginola, en larmes, comprendra vite le message. « Il était déjà casse-c... comme beaucoup de joueurs d’aujourd’hui, poursuit Courbis, mais avec moins de tatouages et pas une coupe de cheveux bizarre, mais il savait écouter. » Sa carrière, dans la capitale (RC Paris et PSG) puis en Angleterre, où il fut élu joueur de l’année en 1999 avec Tottenham, prouve que son initiation a peut-être servi. « Un jour, se rappellePardo, il m’a dit qu’il m’avait longtemps détesté, mais il a aussi précisé que je lui avais, comme d’autres à Toulon, beaucoup apporté.

merci guiz pour ce retour sur les tontons flingueurs.
Mention spéciale pour Courbis et  "savoir faire la différence entre se faire dribbler et se faire éliminer"...

Il est fou lui. Javais osé lire sa biographie "pourquoi mentir" Quand j'étais plus jeune.
Javais pas été déçu.

Superbe article! Merci guiz

Je me doutais que ca vous plairait

j'adore...

Hier soir, j'ai regardé sur C8 la soirée spéciale Ohème avec la rétrospective sur les années 90 (la main de Vata, le 1/4 de finale contre Milan AC, la finale perdue de Bari et évidemment celle gagnée de Munich) avec beaucoup de témoignages, d'images en immersion ...

Le plus dingue, c'est qu'en revoyant ces images qui m'avaient fait vibré à l'époque comme beaucoup de fans de foot, je revoyais et je revivais en parallèle les parcours en CdF d'En Avant, les millions de Guingampais au jardin public ou dans les rues, l'arrivée de la Coupe en soucoupe volante au Roudourou et l'esprit-saint descendant sur le peuple de supporters .
Bref une très bonne soirée ... et de beaux rêves ensuite.

Déces de Roger Piantoni du grand Reims et de France 58, une des idoles de feu mon père .

On se souviendra plus tard des ses commentaires sur antenne 2 genre "Mais Antognoni tout le monde sait qu'il est nul" et aussi son duo improbable avec Drucker au mondial mexicain de 86, notamment un match en pleine nuit ou ils n'avaient pas le même score à la mi-temps que le score réel, un grand moment de gène .