[Football] La Ligue 1

Les Kalon, apport capital
FLAVIEN TRÉSARRIEU

Le mur des Kalon, à Guingamp, borde le stade du Roudourou et rappelle l'identité des 15 206 supporters-actionnaires du club costarmoricain. Vincent Michel/LÉquipe
Guingamp a ouvert cette saison son actionnariat à ses supporters à travers l’association des Kalon. Un modèle inédit dans le football français.

Fini les va-et-vient routiniers le long de l’allée sans âme séparant le parking des entrées du Roudourou. À Guingamp, pour des dizaines de supporters, la tradition le jour des matches est désormais de s’arrêter devant l’imposant mur rouge et noir des Kalon. La scène se répète depuis le 20 décembre, jour de son inauguration, lors de la réception de Saint-Étienne (2-1). Certains le contemplent, le regard inspiré, comme s’il s’agissait d’une pièce de musée, d’autres quadrillent minutieusement sa surface à la recherche de leur nom et de leur numéro.
Le mur est constitué de 15 206 plaques en forme d’alvéoles. Personnalisées et placées de manière aléatoire, elles sont conçues pour chacun des supporters-actionnaires du club, les Kalon (cœur en breton), qui sont entrés cette saison dans le capital de l’EAG sous la forme d’une association. Pour l’intégrer, ils ont tous versé 40 € et, avec une somme totale de 608 240 €, ils ont acheté ensemble 5 220 actions du club. Ce qui leur a permis d’en devenir le premier actionnaire privé, fort de 6,52 % des parts. « L’association a deux vertus, explique le président du club, Bertrand Desplat, à l’origine du projet. La première est économique, celle de jouer un rôle d’actionnaire comme les autres. La seconde était de charger les Kalon des actions associatives et caritatives. Cette année, le club a versé une obole de 50 000 euros dans ce but et, la saison prochaine, on doublera le budget né de l’adhésion de chaque Kalon. »
Au lancement de la campagne d’adhésion, le 25 février 2017, le club espérait séduire 7 000 personnes, soit l’équivalent de la population de Guingamp. Neuf semaines plus tard, le club en dénombrait plus du double. « La campagne est venue “culpabiliser” le supporter : “T'es pas Kalon ? Mais alors, es-tu sûr d’être vraiment guingampais ?” sourit Desplat. Ç’a eu une résonance énorme parce qu’on a touch é leur point sensible, la pureté de leur engagement. Au club, on cherchait à avoir une autre relation avec les supporters, pas les considérer uniquement comme des porte-monnaie ou des créateurs d’ambiance. »
Les présidents de Montpellier et Dijon sont Kalon

Le message passe, séduit. Les supporters adhèrent. « J’ai été attirée par l’idée de pouvoir participer à l’économie du club, pas seulement en achetant quelques maillots, se satisfait Pauline (27 ans), étudiante et supportrice Kalon, abonnée depuis 2009. Cela représente l’état d’esprit de l’EAG. » Des anciens
joueurs s’inscrivent (Carnot, Laspalles, Beauvue, Mathis, Le Saux…), des actuels aussi (Coco, Kerbrat, Didot), comme l’entraîneur Antoine Kombouaré, Bertrand Desplat mais aussi deux autres présidents de clubs de L 1 : Laurent Nicollin (Montpellier) et Olivier Delcourt (Dijon). Le 9 décembre, la première assemblée générale de l’association a eu lieu dans la tribune Patrick, habituellement occupée par le kop, devant 2 300 personnes. Arnaud Toudic (43 ans), supporter « depuis vingt ans », qui se trouvait au stade lors des trois finales de Coupe de France du club (1997, 2009, 2014), est élu à la tête de l’association Kalon pour trois ans et s’y consacre « une quinzaine d’heures par semaine ». « Je suis fier de représenter les supporters, au cœur d’un projet qui n’existe pas ailleurs », souligne-t-il.
Si le projet, inédit en France, est né à Guingamp, cela s’explique par les rapports cordiaux entre le club et ses supporters, élus meilleur public de France trois fois ces quatre dernières années par la LFP, mais également par le passé de l’EAG. « L’actionnariat populaire s’inscrit dans le prolongement d’une des singularités du club : le modèle économique. Il fonctionne sur une coopérative de petits actionnaires très ancrés dans le territoire, décrit François Prigent, un Kalon agrégé et docteur en histoire contemporaine, chercheur associé à l’université Rennes 2. Il n’y a jamais eu de grosse domination d’un actionnaire. » Aujourd’hui, Guingamp en compte 145 dans son capital.
Pour l’EAG, l’actionnariat populaire est incorporé dans un projet global de modernisation lié à la volonté de conserver son identité locale. « Le club est à la croisée des chemins. Il reste fondé sur l’exploit permanent, celui du petit contre le gros mais, dans le même temps, il s’est institutionnalisé, doté d’infrastructures fortes (l’Akademi ou le Pro Park, le nouveau centre d’entraînement, qui a coûté 7 M€ et qui sera livré en juillet). »
« On prouve qu’il y a d’autres moyens d’être performants, savoure Desplat, dont le club est assuré de jouer une sixième saison d’affilée dans l’élite, du jamais vu dans son histoire. Ce qui m’importe, c’est d’être capable de battre le PSG des Qatariens, comme on l’a fait deux fois au Roudourou sur les quatre dernières saisons de L 1, avec nos différences. » ‘
15 206

Le nombre total de supporters Kalon, dont 8 000 dans les Côtes-d’Armor.
L'association vient de lancer trois opérations caritatives. En partenariat avec le Secours populaire, elle va notamment relancer « Nos P'tits gâs de Guingamp », une colonie de vacances qui prévoit d'envoyer soixante enfants à la plage.

Comme prévu un article Kalon... merci guiz: faut pas qu'il en rajoute trop le président car le fossé s'est creusé avec "le PSG des Qatariens" :-)

https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Guingamp-les-kalon-entre-et-laquo-tradition-et-modernite-et-raquo/894389

Guingamp : les Kalon, entre «tradition et modernité»
Publié le vendredi 20 avril 2018 à 07:58

François Prigent, chercheur associé à l'Université Rennes 2, agrégé et docteur en histoire contemporaine, fait partie des 15 206 Kalon, ces supporters-actionnaires qui ont intégré cette saison le capital de l'En Avant Guingamp. Il explique les facteurs qui ont permis à ce projet, inédit en France, de voir le jour.

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Le mur des Kalon, à Guingamp, borde le stade du Roudourou et rappelle l'identité des 15 206 supporters-actionnaires du club costarmoricain. (V. Michel/L'Equipe) (L'Equipe)

«La naissance des Kalon à Guingamp était-elle logique au vu de l'histoire du club ?
Il y a deux points qu'on peut expliciter. Les Kalon, c'est en quelque sort le prolongement d'une des singularités de l'EAG, à savoir le modèle économique mis sur pied par Noël Le Graët, l'ancien président (de 1972 à 1991 puis de 2002 à 2011). Il fonctionne sur une coopérative de petits actionnaires très ancrés dans le territoire. Associer les supporters s'inscrit dans cette logique. Guingamp est très original parce qu'il n'y a pas d'autre club comme ça en Ligue 1 ou, plus globalement en France, qui s'appuie sur des réseaux extrêmement enracinés dans son territoire. A l'En Avant, il n'y a jamais eu de gros actionnaire.
 
Quel est alors le second point ?
Il est lié à l'une des stratégies du président Bertrand Desplat. Aujourd'hui, le club est à la croisée des chemins. Il reste original, fondé sur l'exploit permanent, le petit contre le gros et dans le même temps, il s'est institutionnalisé, professionnalisé, doté d'infrastructures très fortes. Sur cette question d'identité du club, il y a moyen de concilier la tradition et la modernité. Faire en sorte que le club se projette au haut niveau dans la décennie qui vient. Ça passe par la modernisation, donc par l'éloignement des racines, quelque part. Or, il faut perpétuer son héritage, son âme, son originalité. Ça, on le retrouve dans les Kalon. A Guingamp, la star, ç'a toujours été l'équipe et le club. Les supporters en font partie.
«Il y avait autre chose à faire avec les supporters que du foot»
Ce projet d'actionnariat populaire est-il ancien ?
Ça n'avait jamais été évoqué sous cette forme avant son lancement (le 25 février 2017). Mais le club a toujours eu un lien fort avec le Kop Rouge et ce dernier a déjà eu des initiatives extrasportives, comme lorsqu'il a reçu le prix de meilleur public de France (décerné par la LFP) en reversant sa "prime" à des associations caritatives. Il y avait donc déjà cette idée qu'il y avait autre chose à faire avec les supporters que du foot. L'idée des Kalon, elle, vient du président Desplat. Là, les supporters sont un actionnaire collectif qui pèse 6,5 % des parts du club. Mais ce n'est pas la même logique que les "socios" du Barça ou du Real qui élisent directement le président et ont un poids dans la stratégie du club. Ce n'est pas ça le projet de l'EAG.
 
Outre leur rôle d'actionnaire, les Kalon auront la charge des actions caritatives du club...
Oui, trois d'entre elles ont été lancées. La première, en partenariat avec le Secours populaire, se trouve dans la lignée de "Nos p'tits gâs de Guingamp". C'était une colonie (créée par le club en 1925) qui permettait à des enfants de partir en vacances. Par exemple, Noël Le Graët était un "colon" avant de devenir moniteur dans cette colonie. Elle a périclité dans les années 1980. Elle a depuis été relancée et cette année, une soixantaine d'enfants partiront à la plage.
Le mur des Kalon «a clairement changé le visage du Roudourou»
Comment le mur, sur lequel on retrouve les plaques des 15 206 Kalon, a-t-il été accueilli par les supporters lors de son inauguration, le 20 décembre dernier ?
Il a clairement changé le visage du Roudourou. Le club en a fait un jeu puisqu'il n'y a pas de plan. Les plaques ont été placées au hasard. Avant les matches, on voit les gens chercher la leur. C'est assez amusant. Moi, j'ai trouvé la mienne par hasard.
 
Y avez-vous fait inscrire une petite phrase personnelle ?
Non, mais en lisant celles des autres, ce qui m'a frappé, c'est que beaucoup de parents ou de grands-parents ont acheté des plaques pour leurs enfants et on y retrouve des messages à caractère familial. C'est très révélateur de la place que le club occupe dans la vie des gens à l'échelle locale.»

https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Bertrand-desplat-guingamp-au-sujet-des-kalon-et-laquo-une-resonance-enorme-dans-l-esprit-des-gens-et-raquo/894387


Bertrand Desplat (Guingamp) au sujet des Kalon : «Une résonance énorme dans l'esprit des gens»
Publié le vendredi 20 avril 2018 à 07:44

Bertrand Desplat, le président guingampais, savoure l'engouement parmi les supporters qu'a suscité le projet des Kalon dont il est à l'origine.

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Bertrand Desplat est le président de Guingamp. (A. Reau/L'Equipe)

«Comment a germé l'idée de l'actionnariat populaire ?
On cherchait à avoir une autre relation avec les supporters, pas de les considérer uniquement comme des porte-monnaie ou des créateurs d'ambiance. On a décidé qu'ils devaient faire partie intégrante du club en entrant dans le capital. J'ai beau avoir creusé des trous dans mon jardin, je n'ai pas trouvé de pétrole ou de gaz ni de milliardaire dans l'annuaire donc, sans actionnaire fort, on s'est dit que l'union faisait la force et qu'on allait transformer l'EAG en une forme de coopérative d'entreprises. Elles constituent notre tissu d'actionnariat (Guingamp compte 145 actionnaires). Depuis ma prise de fonctions, en 2011, j'ai assez vite fait le constat qu'il y avait quand même un oublié : le supporter, qui n'avait pas la possibilité d'exprimer son attachement au club. Et inversement.
 
Quel est le rôle de l'association des Kalon ?
Elle a deux vertus. La première est économique, celle de jouer un rôle d'actionnaire comme les autres. L'intégralité des sommes récoltées dans le cadre de l'adhésion des Kalon a été transformée en parts du club et l'association est devenu le premier actionnaire privé de l'En Avant (avec 6,52 % des parts). La seconde était de charger les Kalon des actions associatives et caritatives. Cette année, on a versé une obole de 50 000 euros dans ce but et la saison prochaine, on doublera le budget né de l'adhésion de chaque Kalon.

«Travailler sur la manière dont l'association pourra s'associer aux gros projets structurants par un financement participatif»
L'objectif était d'enregistrer autant d'adhésions que Guingamp compte d'habitants. Le club en dénombre le double (15 206). Comment expliquer ce succès ?
On s'est éclaté à monter un projet de communication et de marketing extraordinaire. La campagne est venue ''culpabiliser'' le supporter : ''t'es pas Kalon ? Mais alors es-tu sûr d'être vraiment Guingampais ?'' (sourire.) Ç'a eu une résonance énorme dans l'esprit des gens parce qu'on est venu toucher le point sensible des supporters, la pureté de leur engagement.
 
Le rôle des Kalon peut-il encore évoluer ?
J'ai une idée concrète de deuxième vague que je garde pour moi. Elle doit ringardiser la vague une. Elle devrait arriver fin 2019. On va aussi travailler sur la manière dont l'association pourra s'associer aux gros projets structurants par un financement participatif. On a aussi des Kalon partout dans le monde, de New York à Pékin, et on aimerait avoir des ambassadeurs dans chacun des pays pour amener une image décalée du club, nous faire connaître à travers le prisme du petit village d'Astérix qui lutte contre les gros.
 
Justement, Guingamp donne l'impression de beaucoup miser sur cette image alors que le club est aujourd'hui structuré. C'est paradoxal...
Ça donne d'autant plus de valeurs à ce qui a été accompli dans un village de 7 000 habitants. On prouve qu'il y a d'autres moyens d'être performants. Ce qui m'importe, c'est d'être capable de battre le PSG des Qataris, comme on l'a fait deux fois au Roudourou sur les quatre dernières saisons de L1, avec nos différences. Mes parents m'ont toujours dit qu'il valait mieux faire envie que pitié. J'ai envie de faire envie en montrant que nos valeurs rurales peuvent encore exister. On incarne une forme de rêve désuet.»

Garande va peut-être prolonger d'une saison à Caen.. Un club qui était également sur Pélissier.

Ils vont être contents les supps caennais...

On va attendre leur maintien deja.

C'est un sacré bordel depuis un moment, on en parlait déjà il y a quelques mois. Il y a un conseil de surveillance ce soir, ça parle de rachat des parts de Jacky Rihouet. Si c'est le cas ça ne conforterait pas encore Fortin alors qu'on le disait sur le départ ?

Je ne me rappelle plus des noms je t'avoue.

Dans mes souvenirs Jacky Rihouet (patron d'Intersport) était celui à qui on reprochait de vouloir faire un "putsch" à la tête du club, ça évoquait même qu'il allait ramener Labrune à Caen. En parallèle, les 2 camps disaient que tout allait bien au club mais visiblement c'est bel et bien toujours le bordel.. Et apparemment les parts de Jacky Rihouet serait rachetées à l'issue du conseil de surveillance de ce soir. Pas étonné que ça déteigne sur le sportif cette histoire.

Début de match perturbé à Nantes dans le derby face à Rennes, avec lancer de balles de tennis par les supporters du kop nantais sur le terrain sitôt le match entamé.
Match assez heurté, mais ouverture du score des canaris par Thomasson.
Mi-temps 1-0

tostao a écrit:

Début de match perturbé à Nantes dans le derby face à Rennes, avec lancer de balles de tennis par les supporters du kop nantais sur le terrain sitôt le match entamé.
Match assez heurté, mais ouverture du score des canaris par Thomasson.
Mi-temps 1-0

oui tostao mais là on peut donner raison à La Tribune Loire sur la programmation de ce match (que j'avais oublié d'ailleurs...), leur message est clair:
Nantes Rennes

LondonCalling a écrit:

Dans mes souvenirs Jacky Rihouet (patron d'Intersport) était celui à qui on reprochait de vouloir faire un "putsch" à la tête du club, ça évoquait même qu'il allait ramener Labrune à Caen. En parallèle, les 2 camps disaient que tout allait bien au club mais visiblement c'est bel et bien toujours le bordel.. Et apparemment les parts de Jacky Rihouet serait rachetées à l'issue du conseil de surveillance de ce soir. Pas étonné que ça déteigne sur le sportif cette histoire.

oui London et suite à ça on avait aperçu Xavier Gravelaine ("camp Fortin") à Guingamp non?

Exact, j'avais complètement oublié ça, et c'était parti en débat sur l'utilité du directeur sportif au sein d'un club je crois.. 
On verra ce week end ce que ça donnera, ou peut-être voudront-ils assurer le maintien pour communiquer.

Finalement Nul 1-1 entre Nantes et Rennes .
Les canaris à 10 dès le début de la 2nde mi-temps suite à l'exclusion de Sala.
Léa Siliki égalisant pour les Rennais.

tostao a écrit:

Début de match perturbé à Nantes dans le derby face à Rennes, avec lancer de balles de tennis par les supporters du kop nantais sur le terrain sitôt le match entamé.

Après les balles de tennis à Nantes, j'espère qu'on verra Monaco à terre, battu. Si Monte-Carlo est open demain, on pourra leur infliger un revers ...