Un capitaine et des lieutenants
FRANCK LE DORZE (avec F. T. et H. G.)
Le capitaine breton Jimmy Briand, poing droit serré, s'affirme saison après saison comme le chef de file de l'En Avant.
Guingamp est le seul club de L 1 avec Nantes où l’entraîneur touche un salaire plus élevé que ses joueurs, parmi lesquels seul Jimmy Briand sort du lot.
Vincent Michel/LÉquipe
Dans ce petit coin des Côtes-d’Armor, il est souvent question d’un village qui résisterait à l’envahisseur, celui d’Astérix, en l’occurrence. À Guingamp, on sait surtout ce qu’est un sou, et c’est l’une des raisons majeures de sa réussite contemporaine. Cet équilibre salutaire passe par une politique de salaires qui peut devenir salvatrice en cas d’accident sportif, une descente en L 2, par exemple. S’il n’est pas question de « salary cap », il ne s’agit pas, non plus, de s’adonner à des folies. Au printemps 2016, à l’issue du départ de son entraîneur, Jocelyn Gourvennec, le patron a consenti un effort financier en accédant aux demandes de son successeur, Antoine Kombouaré, rémunéré 110 000 euros mensuels, soit près de 50 % de plus que son prédécesseur, sur un contrat de trois ans.
L’ancien Parisien incarne l’un des rares cas de technicien mieux payé que ses joueurs. Dans un club du standing de l’En Avant, ce choix de valoriser l’homme fort du secteur sportif semble pertinent. Tout comme, ensuite, de soigner son meilleur joueur, Jimmy Briand (32 ans).
L’attaquant arrivé en 2015, nommé capitaine par Kombouaré, émarge à 80 000 euros.
Les efforts de Grenier
Derrière lui figure un autre ancien Lyonnais au statut d’international, Clément Grenier. Le milieu (27 ans), qui bénéficiait de 320 000 euros brut mensuels, a accepté un très important effort financier pour rallier la Bretagne, le 31 janvier. À l’EAG, il touchera environ 1 M€ brut sur dix-huit mois de contrat, soit 55 000 euros mensuels. C’est-à-dire près de trois fois moins que l’offre formulée par Nantes en fin de mercato (150 000 € mensuels), mais il a privilégié le projet sportif, convaincu par le discours de Kombouaré à son égard.
Les émoluments touchés par le reste de l’effectif apparaissent compacts. Ils sont une dizaine à toucher entre 40 000 et 50 000 euros. Plusieurs cadres ont prolongé en 2017 (Sorbon, Kerbrat), ce qui leur permet de côtoyer, sur un plan salarial, des éléments arrivés dans les mois qui précédaient ou suivaient cette date. Ils sont en fin de carrière, à l’image d’Étienne Didot (34 ans), ou proviennent d’Angleterre, comme « Razza » Camara (27 ans, Derby County, D 2), Franck Tabanou (29 ans, Swansea, Premier League) et Yeni Ngbakoto (26 ans, QPR, D 2), qui étaient tous en manque de temps de jeu.
Fort d’une politique de transferts raisonnée et d’une pratique salariale équilibrée, l’EAG fait en sorte de maintenir un effectif soudé et cohérent en dehors du terrain. Sur, ça ne fonctionne pas mal, non plus.
Lequipe